13 juillet 2023
Les secrets d’écriture de la méthode Pixel&Co
Nous avons eu le plaisir de rencontrer Charline Schmidt, une des co autrices de la méthode Pixel pour enseigner le néerlandais ou l’anglais en 5ème et 6ème années. Au cours de notre entretien, nous avons plongé au cœur de cette aventure créative et passionnante, pour comprendre les dessous de la création d'une méthode d'apprentissage basée sur le jeu et l’écoute.
Comment en êtes-vous arrivée à écrire pour Plantyn ?
J’ai constaté que s'il y avait des choses intéressantes par-ci, par-là, il n’y avait aucun manuel qui me correspondait à 100%. Parfois, il y avait de l’écoute, de l’écrit ou de la lecture, mais je trouvais qu'il manquait des jeux et des prises de parole pour les enfants.
Dans un premier temps, quelqu’un de Plantyn est venu me voir et m’a demandé ce que moi j’aimerais trouver dans un manuel et aussi ce que je ne voudrais surtout pas. J’ai beaucoup apprécié qu’on me demande cela.
J’ai mis en avant qu’il manquait des exercices d’écoute, de prise de parole et de grammaire. Apprendre une langue c’est bien, avoir du vocabulaire, c’est très bien, mais si on n’apprend pas comment structurer une phrase, on se retrouve vite bloqué dans le vocabulaire.
Proposez-vous aussi des jeux dans Pixel ?
Il y a des jeux de l’oie, des Time’s up, un Twister, un Domino, un Memory, etc., mais même quand je parle de jeu de l’oie, chaque jeu est différent. Il y en a un où l’on doit prendre des cartes, répondre à une question, ... D’autres sont aussi en fonction des images que l’on voit.
On a privilégié des jeux à faire en petit groupe ou en duo pour augmenter le temps de travail de chacun, mais aussi des jeux à faire avec toute la classe.
Comment se passe l’écriture d’une méthode ?
Au début, je voulais l’écrire seule parce que j’avais mon idée bien en tête. Mais, quand j’ai rencontré l’équipe, on a vu qu’on était sur la même longueur d’onde.
Et au final, ça a été très riche de travailler ensemble car on se complétait. Moi, par exemple, je suis très créative mais j’ai du mal à m’organiser et à respecter les délais et j’avais bien besoin de mes collègues pour me les rappeler *rire*.
Pour débuter l’écriture de la méthode, on a commencé par se réunir et évaluer ce dont on avait besoin. Il y a d’un côté la matière imposée par le programme, et de l’autre ce qu’on avait envie d’aborder. Ensuite, on a essayé de mettre ensemble les choses qui avaient du sens entre elles.
Par exemple, lorsqu’on a abordé le sujet des vêtements, cela nous a semblé logique de voir également les adjectifs.
On s’est lancés, en gardant à l’esprit ce que l’on voulait absolument dans notre manuel et qu’on ne retrouvait pas dans les autres. Quand on a commencé à rédiger notre premier chapitre, chacune d’entre nous avait écrit entre 40 et 50 pages ! On a eu peur d’en avoir fait trop, mais ce n’était pas grave, car certaines choses pouvaient être mises sur Scoodle et être utiles aux enseignants souhaitant des exercices supplémentaires.
Quelle est votre plus grande fierté dans ce projet ?
Ce jour où un Monsieur est venu sonner chez moi, un vendredi soir à 20h, en me disant “C’est un colis pour vous. Quand j’ai ouvert cette boîte et que j’ai vu nos manuels, cela a été une des premières fois de ma vie où j’ai eu une sacrée fierté”.
La fois d’après, ça a été quand on nous a dit, “Beaucoup d'écoles achètent votre manuel”. Cette expérience m’a permis, pédagogiquement, d’apprendre de nouvelles choses.
Et puis, quand je dis aux enfants “Sortez votre Pixel”, et qu’on peut travailler dedans, avec ces couleurs, et qu'il y en a qui sont vraiment heureux de pouvoir le mettre sur la table, ils ont des paillettes dans les yeux.